lundi 28 septembre 2009

Google et la société de l'information ou la fin du monopole du public sur l'accès à l'information?

La crainte qu'un organisme, qu'il soit public ou privé, détienne le monopole dans un domaine aussi sensible et aussi fondamental pour l'avancement des sociétés et la démocratie que celui de l'accès à l'information est tout à fait légitime. Il est normal que tous, en tant que citoyens de sociétés démocratiques, nous soyons concernés par la numérisation des ouvrages épuisés par Google. Les questions de droits d'ateur, de droits de diffusion et de propriété intellectuelle et de liberté d'accès à l'information et au savoir nous concernent en tant que citoyens et encore plus en tant que passeurs de culture, bibliothécaires et professeurs. Je suis certaine que les bibliothécaires et directeurs de bibliothèques qui ont accepté de faire numériser les titres épuisés par Google sont certainement conscients de l'enjeu de tout cela. C'est donc tout à leur honneur que d'avoir su privilègier cette valeur fondamentale chère à toute société démocratique qu'est l'accès au savoir et à la culture. Alors que plusieurs se drapent sous le couvert d'un nationalisme étriqué pour cacher leurs intérêts corporatistes, ces administrateurs ont affronté les critiques et oser conclure une entente avec Google.

L'entente est perfectible, on en convient. C'est notre devoir à tous, ewn tant que citoyens, bibliothécaires, administrateurs, juristes de travailler ensemble pour établir les fondements Tous les régimes politiques sont pas démocratiques et toutes les administrateurs ne sont pas neutres.

J'ai eu l'occasion de visiter plusieurs pays émergents ou en développement au cours des derniers mois et les bibliothécaires de bibliothèques nationales ou universitaires de certains de ces institutions ont eu l'aimabilité de me faire visiter leurs collections et m'ont fait part de leurs prépccupations. Celles qui reviennent les plus fréquemment concernent la pérennisation et la diffusion du savoir emmaganisé. Des pans entiers du savoir de certains peuples et de la culture de certaines sociétés risquent de disparaitre dues aux conditions non adéquates de conservation et au vieillissement des matéraux. Évidemment, la réalité politique des ces pays diffèrent de celle des pays occidentaux. Mais j'ai pu constater aussi que tous les bibliothécaires qui sont avant tout aussi des administrateurs des services publics, ne sont pas confortables avec l'idée de faire numériser leurs fonds par des organismes privés pour les raisons faciles à deviner pour ceux qui connaissent un peu les sociétés où la circulation libre de l'information n'est pas acquise. La perte de contrôle sur le contenu et le fait que l'accès à l'information puissent être ouverts à tous, pouvant faire perdre des prérogatives parfois peu méritées à certains, tous pour des raisons contraires et moinss nobles que celles Robert Darnton, ne sont pas chauds à l'idée d'ouvrir leurs collections au grand public. Est-il nécessaire de rappeler cette vérité première? Malgré tout, pour quelques bibliothcaires «courageux» de ces insstitutions, la solution Google est celle qui pourrait les sauver du naufrage de la mémoire.

Si le monople de la numérisation des ouvrages par Google est à craindre, il est tout aussi aberrant de voir que l'accès et la diffusion du savoir et de l'information soit tributaire de la décision d'une poignée d'administrateurs de services publics. Les ouvrages des titres épuisés conservés dans les sous sols des bibliothèques, les archives et les documents non disponibles parce que trop fragiles pour la consultation sont des ressources mal exploitées inexploitées si elles ne servent qu'à une poignée de personnes qui peuvent pour des raisons de proximité ou de statut y avoir accès. N'oublions pas un fait: depuis des centenaires, dans la plupart des oays dans le monde, ce sont les bibliothèques qui ont le monopole de la conservation et de la diffusion des ressources acquises avec l'argent des contribuables. L'arrivée du numérique et de Google dans le paysage informationnel depuis les dix dernières années a ébranlé ce bastion. En numérisant les titres non disponibles, l'accès aux ressources détenues par des bibliothèques est désormais accessible à un plus vaste bassin de la population. À l'ère de l'immatériel, le monopole de la conservation et diffusion des ressources n'appartient plus aux bibliothèques. Et il y a lieu de s'en réjouir.

Car nous vivons dans des sociétés où la concurrence est permise et devrait même être encouragée, n'est ce pas? Dans le milieu de l'information, de la culture et du savoir, l'intérêt de la population, c'est à dire l'intérêt public, réside dans le partage de la connaissance . Pour que ce partage soit le plus équitable possible, l'information doit être desservie par le secteur public et le secteur privé. Il est à souhaiter que d'autres organismes, publics et privés participent à l'immense tâche de mieux exploiter ses richesses produites par l'humanité. Aux citoyens d'y veiller et à eux le dernier mot.

D'autre part, pour reprendre M. Darnton, justement, (on peut parfois se contredire, n'est ce pas?) aucun organisme (en l'occurrence Google ou les bibliothèques ) n'est «invulnérable à toute sorte de concurrence».

My Loan Duong,
MLS McGill

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