lundi 26 mai 2008

Des nouveaux rôles pour les bibliothécaires

Note: Ce texte d’opinion est publié dans Corpo Clip, bulletin de la Corporation des bibliothécaires professionnels au Québec, n. 175, juin-juillet 2008, p.10-11, sous le titre: Des nouveaux rôles pour les bibliothécaires.

Dans l’éditorial du dernier Corpo-Clip (n. 174 - mars à mai 2008), Michel Claveau se demandait si la Corporation de bibliothécaires professionnels du Québec ne devrait pas bientôt changer de nom pour devenir la Corporation des cyberthécaires du Québec. Alors que le «dernier bastion» qu’est le livre en papier est en train de céder place dans l’édition savante au livre électronique, que sont les bibliothécaires devenus à l’ère du numérique ? Voici une revue de lecture des blogues qui décrivent comment les pratiques bibliothéconomiques ont évolué pour relever les défis du XXI è siècle.
Avis aux nostalgiques du passé et aux accros des stéréotypes : tout confirme que l’image de la bibliothécaire à chignon est une espèce en voie de disparition. On ne fouille plus dans les rayons poussiéreux pour trouver la perle rare. Maintenant, la perle rare, c’est la ressource «orpheline» rescapée grâce à la numérisation dans le dépôt institutionnel d’une bibliothèque.

La notion de l’éloignement physique est effacée, remplacée par le concept d’adaptabilité (Timeless adaptability), selon Laura Cohen qui explique dans "The best part of Library 2.0" que, pour se maintenir à flot dans cette «culture du flux» qui n’accepte aucun moment d’arrêt ou de ralenti, les nouveaux bibliothécaires devront posséder ni plus ni moins que le don de l’ubiquité. Ainsi, un billet intitulé "Are Reference Desk dying out ?" publié sur le site du Chronicle of Higher Education, nous apprend que Mme Jacobs, bibliothécaire de référence à l'Université de Californie, n’est jamais présente …à son bureau. Elle reçoit les demandes d'aide et de référence par courriel et utilise l’internet ou le téléphone portable pour rejoindre ses usagers. "En faisant comme je le fais maintenant, je touche deux fois plus d'étudiants que lorsque j'étais assise derrière un bureau (...) ils aiment cette technologie, et qui suis-je pour leur dire que ce n'est pas le meilleur moyen de communiquer ?". Audace, créativité et innovation sont désormais les mots d’ordre pour survivre dans le cyberespace.

Eric Fierson, bibliothécaire à l'Université du Michigan à Ann Arbor, a décidé d’«aller au devant des utilisateurs». Il utilise à profusion les outils de la génération du Web 2.0 dont les blogues, les outils de réseau sociaux comme FaceBook, etc pour rester en contact direct avec ses étudiants sans oublier cependant la relation face à face. Il est devenu le "bibliothécaire avec café au lait" et tient son bureau, dans un café populaire de Ann Arbor avec un PC portable et une connexion sans fil : «C'est également important d'aller là où les usagers se trouvent physiquement aussi», souligne-t-il. Ceux qui souhaitent le consulter pour de l’aide dans leurs recherches sont invités à s’y rendre.

Ceci fait dire à Dennie Heye dans «Creativity and Innovation : two key characteristics of the successful 21st century information professionnal" que «les professionnels de l'information proposent désormais des services presque paradoxaux. Nous devons fournir le réel et le virtuel : collections imprimées et plein texte en ligne, et en même temps nous impliquer dans le processus d'aide et de formation via la messagerie instantanée. (...) ». Les blogues sont en vogue comme les wikis et les autres outils de réseautage social. Sortir des sentiers battus, créer et innover est devenu le nouveau credo des professionnels de l’information. FaceBook ou MySpace sont très «utiles, intéressants, authentiques». Elle cite les manières d’en faire bon usage dans "Blog Without a Library" : créer un profil ou créer un groupe d’usagers pour la bibliothèque, faire connaître les nouvelles actualités, faire de la pub pour des services, dépister les comportements de recherche d'info et cibler des groupes d'utilisateurs spécifiques.

Améliorer le design du site WEB doit être la préoccupation constante des administrateurs de sites. « La nature sociale du Web a fait émerger une attente d'interaction avec l'information ». Elyssa Krosky sur le blog InfoTangle dans "Information Design for the new web" fait les recommandations suivantes : rester simple, miser sur les services au public, développer des bases de données, utiliser les solutions innovantes, les multimédias (baladeurs), les nouveaux outils (blogues, wikis, Second life, Facebook) pour rejoindre le public et dialoguer avec les usagers, adopter la philosophie du New Web « évoluer, bouger, rester ouvert», éduquer les parents, former et informer les usagers. Pour sa part, Stephen Abrams conseille d’offrir des formations à l'utilisation des nouveaux outils et à la recherche aux bases de données aux usagers.
Rob Curley, journaliste, dans une interview sur le blogue "Média Café rappelle que le site du professionnel de l’information doit être l’endroit où le public sait qu'il peut trouver l'info car « tout ce qui peut être cherché devrait être sur votre site web ». Le site doit promouvoir l’utilisation des technologies nouvelles comme la vidéo, le son, les animations Flash, etc. Il ajoute: «Si votre chef n'a pas entendu parler de Youtube ou iTunes, préparez votre CV». Une recommandation revient souvent : privilégier la navigation alternative et tous ces outils disponibles qui permettent de dialoguer avec les utilisateurs et d’enrichir le contenu comme les tags, le «top ten», les informations liées, la cartographie, le widget, le mashup et autres et rester à la fine pointe de la technologie. Il faut aussi que le contenu de votre site soit accessible sur tous les appareils imaginables : Web, Email, RSS, iPods, téléphones portables et Sony PSPs.

Finalement le mot d’ordre, c’est oser. Pas encore de blogue dans votre organisation? Faites-le et les autres suivront. Cueillez les fruits qui sont à votre portée et tirez avantage des outils en libre accès même si dans votre organisation, personne ne l’a déjà fait. Les usagers, eux, vous suivront. D’autant plus que les outils et les logiciels libres sont très faciles à utiliser et ne demandent pas de soutien du service informatique.

Bref, depuis toujours, face aux défis de la technologie, au fil des siècles, les bibliothécaires ont su «se réinventer, créer et innover». Tout indique que cette fois encore, ils survivront au tsunami de la révolution numérique et n’est ce pas pour cela que l’avenir s’annonce des plus excitants pour les nouvelles générations de bibliothécaires?

Par My Loan Duong

1 commentaire:

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